Le stand pour vendre les tandems est presque

Le stand pour vendre les tandems est presque prêt. Hier nous sommes allés à Montanita pour demander un emplacement près de la plage, qui nous a été accordé pour quelques dollars par semaine. Reste à faire la déco dont j ai la charge. Le stand à l origine devait être une vieille voile poreuse dont j ai dessiné une armature en bambou mais elle est restée à Quevedo et nous ne la récupérerons que dans la semaine. En attendant je vais peindre l affiche et éditer les tiquets.

                                

Jusqu’à maintenant nous avions de l eau froide mais courante ; à Valdivia pour se doucher c’est toute une organisation entre les seaux et les bassines. D’autant que notre réserve touche à sa fin et que nous en avons aussi besoin pour cuisiner.

Le chapitre cuisine locale est passé à la trappe ces derniers temps. Je reviendrais plus tard sur Los Rios pour m en tenir aux délices de la côté. Village de pêcheurs signifie évidemment poisson mais aussi gambas et langoustes. Une livre de gambas (environ 15) vaut 3$ et une langouste 6$. De sorte qu hier nous avons dégusté des gambas grillées à l ail, explosant le budget du week end mais à juste titre. Les fruits ne coûtent que quelques centimes, à part la pastèque (sandia) dont ce n est pas la saison. Le maïs est différent de celui que l on trouve dans les terres, ici le grain est pointu et blanc. Ayant la maison pour nous seuls on peut enfin cuisiner tranquilles et ne plus manger de riz, qui reste la base de l alimentation sud-américaine. Je ne sais pas comment ils font pour en manger de telles doses. Dès le petit déjeuner ils ingurgitent des assiettes pleines. Les ouvriers mangent aussi du « morocho » avant d aller travailler. Il s agit d une sorte de boisson au lait avec des épices et une céréale un peu étrange, relativement bourratif et écoeurant.

La baignade matinale approche. Bien que je préfère l eau fraîche des ruisseaux, je ne crache pas sur un plongeon dans le Pacifique. Je ne sais pas ce qui est le mieux des requins ou des crocodiles. Cela dit jusqu à présent je n ai fait aucune mauvaise rencontre hormis quelques petits poissons, dont ce poisson globe échoué sur la plage toutes piques dehors.

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Le pays est en plein campagne électorale pour les « asembleistas ». La liste de Correa, la 35, semble devancer les autres. Elu en janvier, Correa est le premier président réellement voulu par le peuple. Il tente de gouverner un pays dont la droite a creusé pendant des années des écarts sociaux important. Ce socialiste originaire des Guayas (province de Guayaquil) est aimé de tous sauf des riches, qui tentent de lui reprendre le pouvoir. Mais Rafael tient bon et l Equateur change. De mon point de vue ça complique un peu les papiers pour les immigrés, mais voilà enfin un gouvernement qui se bouge pour l’éducation et qui demande son avis au peuple avant de voter une loi.

Pour en revenir à cette fameuse campagne électorale, lorsque nous étions à La Troncal, nous logions dans la maison d’une copine de Jorge dont la mère est avocate et le père je ne sais trop. La famille est plutôt fortunée dans le bled et la mère assez influente. Le soir de mon arrivée je discutais avec le père et j ai eu droit aux questions classiques sur la France, jusqu au sujet sur l homosexualité, thème très controversé en ce moment car la communauté gay équatorienne tente de se faire entendre et accepter. Le père donc de cette charmante famille, dont j aurais pensé que le niveau culturel et intellectuel serait plus élevé, m a tout de même soutenu durant une heure que l homosexualité est une maladie génétique. Mais là n est pas le pire. Les « asembleistas » élus touchent 4000$ par mois, ce qui donne forcement envie, du coup la mère a réussi à coller sa fille de 20ans sur une des listes. Valeria, la fille en question, ne sait ni les opinions que défendent son parti, ni ce qu’il propose et distribue ses tracts en disant « voter pour moi parce que je suis mignonne ». J ose espérer qu au moment de voter les gens sauront faire la différence entre ce type de candidats et les vrais.