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20 septembre 2007

Si ma vie semble se construire au jour le jour

Si ma vie semble se construire au jour le jour elle n’en garde pas moins une certaine logique, et parfois il me semble que si j avais voulu en arriver où je suis je n’aurais pas mieux fait qu’en me laissant guider par mes pieds au fil des continents.

Huit heures de bus pour remonter à Quito m’attendent demain, c’est un peu comme faire Paris Cahors en Corail : c’est long !! Puisque je ne saute pas cette semaine j’en profite pour m’occuper de mes papiers parce que je suis encore avec ce fichu visa de touriste. L’autre raison qui me mène à Quito est l’envie de voir toute la petite famille dont je parle si souvent. Il me faut aussi ramener ses affaires à Jorge car j’étais si énervée l’autre nuit que j’ai embarquée sa casquette préférée, histoire de lui faire plaisir comme on peut s’en douter. Cela dit pour ma décharge, mon honnêteté maladive m’a poussée à le rappeler hier afin de pouvoir lui remettre ses biens (oui bon j ai aussi piqué sa carte d’Equateur). 

Pour l’heure puisque je vis à présent à Guayaquil il me faut un peu parler de cette ville de dingue. Elle est le centre économique du pays et la plus grande ville d’Equateur ainsi que la plus dangereuse. Elle s’étend sur 56km autour du Golf de Guayaquil et compte plus de 2,8 millions d’habitants. Elle est l’éternelle rivale de Quito et depuis quelques années les Guayaquilenos veulent leur indépendance. « L’alcalde » (le maire) de Guayaquil est un des leaders de la droite équatorienne et de ce fait un des principaux opposants de Correa. Au fond la ville a toujours était plus proche de Lima car ce sont deux des plus grands ports de la côte Pacifique sud-américaine et on ressent bien dans les Guayas qu’on est dans une province un peu à part. Ici j’évite de regarder les journaux télévisés car il n’y a que des morts. Par exemple un petit garçon de 11 ans a été tué hier dans le stade par un feu d’artifice, ou bien ils ont brûlé vif un homme qui avait commis je ne sais quel délit. C’est la justice du peuple qui règne dans la coin et il vaut mieux être attrapé par la police que par les gens. L’état tente de contrôler ça mais c’est difficile. C’est ici aussi qu’il y a le plus d’ « antisociales », ils appellent antisociaux les voleurs et assassins en tous genre. Il y a une dizaine de jours une des grandes banques du pays dont je tairais le nom s’est vue allégée de 120 000$ en pleine journée alors qu’elle se trouve à 10mètres d’une caserne militaire et 2mn d’un commissariat, et ce en plein centre de Guayaquil. On comprendra aisément que le tourisme ne soit pas le fer de lance de la ville, d’ailleurs on y croise peu d’étrangers contrairement à Quito. Bien qu’en septembre et dans l’hémisphère sud, il fait très chaud et en me promenant avec César au marché de « la Bahia » cet après midi j’ai pu constater que le commerce de ventilateurs allait bon train. De même que celui des téléphones portables dernier cri et des fringues de contrefaçon. Il s’agit de l’ancien marché noir de la ville et l’un des plus vieux ; il porte le nom de « bahia » car avant on y vendait la marchandise de contrebande  convoyée par les bateaux qui arrivaient dans la baie. Comme tous les grands ports Guayaquil est remplie d’histoires de marins, de bouteilles de rhum et de prostituées.

César me mitonne de bon petits plats, je suis aux petits oignons chez lui. Comme je l’expliquais hier il est colonel à la retraite, il était le directeur administratif de l’hôpital militaire de Guayaquil et aujourd’hui il travaille dans les appareils auditifs. Il vit tout seul ici car ses enfants sont éparpillés dans le monde et sa femme à Quito. Je lui tiens compagnie, on parle de parachutisme, il me montre des vidéos de chutes du monde entier. C’est calme comme ambiance mais bien agréable. Tout est très ordonné ici, même moi !!!

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