Revenir dans une
ville où on a vécu c’est un peu comme ne l’avoir jamais quitté. Tel un ami
qu’on retrouve après plusieurs années et dont on sait que l’amitié est toujours
présente.
Après 17h de
voyage, je suis arrivée à Quito avec cette impression étrange d’être de retour
chez moi. Une fois les douanes passées, j’ai pris un taxi pour me rendre à la Mariscal. La
fatigue
du trajet pour un temps remplacée par l’excitation d’être enfin revenue. Le
taxi roulait comme un dingue, grillant tous les feux rouges. La fenêtre ouverte
je humais l’air des andes. Puis soudain l’hôtel Mariott s’est distingué du haut
de son architecture ultra moderne, marquant de sa majestueuse présence le début
de la calle Léon Meja et avec elle la limite du barrio qui m’a tant manqué.
Pour mon arrivée
j’avais réservé dans un hôtel plutôt cossu, sachant qu’après une journée en
classe éco les genoux coincés dans le fauteuil de devant, un bon lit serait le
bienvenu. Et en effet, je suis bien installée dans un chambre spacieuse dont je
ne profiterais que quelques heures.
A peine mon sac
jeté au pied du lit, je suis partie arpenter ces rues que je connais si bien à
la recherche d’une tête connue. J’ai remontée la calle Reina Victoria jusqu’au
cœur de la Mariscal. Il
y avait un gros concert (avec scène, écran géant et tout…) sur la place du
Coffe Tree. J’ai contourné l’obstacle, parcourant la foule par l’extérieur,
pour rejoindre la Calama.
Des
bars ont fermés, d’autres ont ouverts, mais l’ambiance
est toujours là. Cependant aucune tête familière dans les rues ou à la terrasse
des cafés. La fatigue présente malgré tout aurait voulu que mes pas me
reconduisent à ma chambre. Mais l’envie de boire un verre pour marquer mon
retour fut plus forte ; et c’est naturellement que je me suis rendue au
Paléo. La surprise fit son effet au bar quand ils virent que j’étais là.
Quelques accolades plus tard je sirotais un Ricard en écoutant les potins
locaux. Je reglais au passage mon problème de logement pour les jours à venir
et expliquais le dilemme qui me ramenait. Le deuxième verre de Ricard étant
déjà plus qu’il ne m’en fallait, je demandais à Sandro de me raccompagner à
l’hôtel. Un passage éclair au Cat’s où il devait voir des gens et où la
patronne me fit le bise comme si elle m’avait vu la veille ; et me voilà
dans au lit usant mon peu de batterie (les miennes autant que celles du PC)
pour raconter ces quelques heures.
Quoique poisseuse
je n’ai même pas le courage de me laver, à peine me suis-je brosser les dents
avant de me blottir sous la couette. Il fait froid la nuit dans la montagne et
je ressens les 3000 mères d’altitude sur mon organisme dont les globules rouges
doivent s’agiter. Il est une heure du matin, soit huit heure en France et
demain je dois me lever tôt pour changer d’hôtel en espérant que le français
aura une chambre pour moi.
Je suis à Quito, en
Equateur, à la moitié du monde et je ne le réaliserais que demain au réveil.